Les travaux de miroiterie et de vitrerie enregistrent un regain d’activité, aussi bien en termes de chiffres d’affaires que de volumes d’emplois. Le secteur s’est bien remis de la crise de 2008 et devrait rester porteur. Notons néanmoins que beaucoup d’entreprises de ce secteur restent financièrement fragiles.

Un secteur regroupant de nombreux métiers

Pour l’INSEE, les nomenclatures d’activités françaises (NAF) 43.34.20 et 43.34Z renvoient respectivement aux travaux d’installation de miroiterie de bâtiment et à la pose de vitres, de miroirs et vitrines ainsi qu’à la peinture des bâtiments, mais nous n’en tiendrons pas compte pour la suite de l’article. Les métiers peuvent être répartis en deux grandes « sous-familles ». D’un côté la transformation du verre – confinant parfois à un véritable art – et d’un autre côté la pose des vitres / vitrines, mais aussi des miroirs, porte en glace, etc.

Le secteur de la vitrerie / miroiterie s’est adapté au cours des années

S’il est délicat de dater l’apparition de ce secteur sur notre territoire national, ses origines sont incontestablement lointaines, et plusieurs experts les font remonter au XVIIème siècle, grâce à un sponsor de renom, en la présence de l’économiste Jean-Baptiste Colbert.

Le simple fait que ces activités soient encore largement répandues dans l’Hexagone témoigne d’une résilience remarquable, qui implique à son tour une capacité élevée d’adaptation. En effet, plusieurs « révolutions » économiques ont eu lieu en plus de 200 ans, entraînant de profondes mutations dans tous les secteurs, et certains ont purement et simplement périclité.

L’évolution des attentes des clients : l’importance de la qualité des finitions et de l’isolation

Les attentes des clients ont évolué, notamment dans la qualité des finitions, et l’importance du vitrage dans le cadre de l’isolation. Les métiers se sont adaptés en conséquence, avec des artisans de mieux en mieux formés, notamment pour le respect de normes environnementales sans cesse plus poussées. Il suffit de consulter, pour exemple, le NF DTU 39, précisant les spécifications à implémenter pour les travaux de miroiterie et d’installation de produits verriers, pour constater à quel point la réglementation s’est renforcée.

Un marché fort malgré des difficultés

Au niveau national le rythme des créations d’entreprises reste stable autour des 5 000 par an

Au niveau national, la miroiterie et la vitrerie regroupent près de 86 500 entreprises, et si celles-ci vont de la TPE sans salarié jusqu’au groupe international, seules 2 500 de ces sociétés affichent plus de 10 ETP (Equivalent Temps Plein) dans leurs effectifs. A l’inverse, 64 000 entreprises n’ont aucun employé, avec l’artisan en nom propre notamment.

En termes de dynamisme de ces secteurs, il est rassurant de constater qu’au cours de la dernière décennie, le nombre de créations d’entreprises par an est resté relativement stable, entre 4 500 et 5 500.

Une entreprise de vitrerie sur deux présente un risque d’insolvabilité élevé

Au niveau des résultats financiers, la prudence est de mise car 70 200 sociétés n’ont pas publié de bilan. Toutefois, nous savons que près de 40 000 d’entre elles présentent un risque d’insolvabilité élevé. Cela peut être lié à un capital social et un chiffre d’affaires faible. Pour celles ayant bien publié un bilan, environ 4 000 affichent un résultat négatif.

Les entreprises dans les Alpes-Maritimes sont pourvoyeuses d’emplois stables

Les données chiffrées sur les entreprises de vitrerie dans le 06 méritent que l’on s’intéresse de plus près au cas des Alpes Maritimes. En effet, à lui seul, ce département accueille quelques 3 400 entreprises liées à la miroiterie et à la vitrerie, dont 40 avec plus de 10 ETP, et un peu moins de 3 000 sans aucun salarié. 2 900 sociétés n’ont pas publié de bilan comptable, mais 1 620 affichent un risque fort d’insolvabilité, tandis que 150 font apparaître un résultat négatif. Sur les 10 dernières années, ce sont entre 180 et 235 entreprises par an qui ont été créées dans le 06 sur ces domaines d’activité.

A ce stade, il est important de rappeler que ces secteurs peuvent s’enorgueillir d’un taux de CDI parmi les meilleurs, avoisinant les 90%, et ce sont donc des « pourvoyeurs » d’emplois stables – et ce, tout au long de la chaîne de valeur. A propos de cette dernière, notons qu’elle est simple à décrire, les sociétés transformant les matières premières – peu coûteuses – en verre représentant quasiment 50% du prix déboursé par le client final, l’autre moitié revenant aux artisans effectuant la pose.

En 2008, la crise économique et financière a eu un impact négatif important sur le bâtiment, et la chute du nombre de chantiers – tant dans le « neuf » que pour des rénovations – a conduit les sociétés de miroiterie et de vitrerie dans une situation difficile. Néanmoins, dès 2015, un début de reprise s’est amorcé, à l’échelle nationale comme à celle des Alpes Maritimes. Pour exemple, si 2015 a été marquée par un point bas au niveau du nombre des créations d’entreprises dans ces secteurs – avec « seulement » 180, ce sont 220 nouvelles sociétés qui ont vu le jour en 2017.

Des activités tournées vers l’avenir

Il ne fait aucun doute que les entreprises de miroiterie et de vitrerie sont plus petites que la moyenne nationale, mais ce qui pourrait passer pour une faiblesse de prime abord leur permet en réalité de s’adapter rapidement aux changements – notamment normatifs.

Alors que la lutte contre le réchauffement climatique est devenue une priorité nationale de premier plan, ces sociétés sont promises à un fort développement de leur chiffre d’affaires, voire de leurs effectifs. Enfin, ce mouvement devrait être de même ampleur dans le département 06, si ce n’est plus fort encore, car au cours de la dernière décennie, près de 5% des entreprises créées en France dans ces secteurs l’ont été dans les Alpes Maritimes.

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